Il est fréquent que, dans les névroses obsessionnelles, les sujets ne puissent réprimer certains gestes. On parle d’actes compulsifs. Les commentaires des sondages prennent un tel tour quand leurs auteurs ne peuvent pas s’empêcher de répéter des erreurs dont on peut supposer qu’ils les connaissent. A moins qu’ils ne sachent pas. Mais alors, il y a de quoi désespérer un peu plus...
Ainsi un petit sujet passant en boucle sur l’élection municipale de Marseille était conclu par la référence à un sondage : « Selon un sondage récent, Jean-Claude Gaudin l’emporterait sur Patrick Mennucci au sprint final d’une courte tête », (23 février 2014).
Le lendemain, l’AFP annonçait que le candidat du FN « l’emporterait » à Fréjus. Et évoquant une configuration possible, la dépêche assurait :
« Dans ce cas, le résultat, très serré (marge d’erreur de 4 points), verrait une victoire du candidat UMP (38%), devant le FN (37%) et la socialiste (25%) », (AFP, 24 février 2014).
Il est donc nécessaire de faire remarquer que la marge d’erreur ou d’incertitude interdit que quelqu’un l’emporte de 1% ou a fortiori d’une « courte tête ». On a bien compris qu’une erreur voire une absurdité est préférable à ne rien dire ou à dire que les sondages ne départagent pas les candidats. Au moins serait-ce juste dans les limites des sondages locaux.