Les sondages poursuivent inexorablement leur cours. Une lutte pour la direction d’un parti politique s’ouvre-t-elle, ils l’organisent comme une élection primaire. Un sondage BVA-Le Parisien/Aujourd’hui du 2 juin 2012 annonce que, pour diriger l’UMP, François Fillon est en tête devant Alain Juppé et Jean-François Copé. Il est peut-être intéressant de savoir quel serait le chef préféré d’un parti de droite pour des sondés de droite et… de gauche. Et inversement. Un peu absurde aussi. D’autant plus que la procédure de désignation à la direction de l’UMP prévoit que ce sont les adhérents qui voteront. Est-il en outre sûr et certains que ce seront bien les candidats ? Quitte à poser des questions qui ne se posent pas, le sondeur demande quel serait le meilleur Premier ministre en cas de cohabitation ? Ce serait Alain Juppé devant François Fillon et Jean-François Copé. On regrette presque que le favori ne soit pas François Fillon : après 5 ans de Matignon cela n’aurait pas manqué de sel. Et l’on a trouvé des sondés pour répondre à des questions sur les qualitatifs associés aux personnalités politiques, les inévitables « dynamique », « courageux », « proche des gens », etc. Courageux sondés. Il est vrai qu’ils participaient bien à un jeu. Une partie plus que l’autre. Pour trouver 999 personnes coopératives, il a fallu faire un sondage hybride par téléphone et internet. Les seconds auront droit à des gratifications.
Il faut être un esprit chagrin pour s’attarder à ce genre de jeu futile. Plus tout à fait futile quand les commentaires de presse lui sont consacrés que des lecteurs sont exposés à ces chiffres, que probablement, les candidats et leurs partisans en prennent connaissance et peut-être même y croient, en tout cas en tiennent compte. Encore futiles quand ces jeux font de la politique un théâtre d’illusions ?