A ceux qui s’interrogent sur l’utilité des sondages, le quotidien Libération vient d’apporter une réponse : faire de la publicité (cf. Libération, 12 janvier 2011). Et comme toute publicité la vérité du message, ici, le sondage, n’est pas un critère essentiel. « François Hollande progresse dans les sondages » affirme à la une Libération à l’appui d’une photo de l’ancien premier secrétaire du PS ajustant une paire de lunettes. A y regarder de plus près, il s’agit d’un sondage Ifop dont nous avons signalé la bizarrerie (cf. les sympathisants socialistes sont-ils de gauche ?). Qui de Libération ou de François Hollande a appelé le premier pour proposer ce petit arrangement de quatre pleines pages dans le quotidien ? Deux sondeurs ont été associés à cette campagne publicitaire [1]. Sur sa candidature à la primaire du PS, François Hollande préfère considérer le résultat des élections cantonales de mars 2011 plutôt que les sondages à l’égard desquels il manifeste quelque réserve. Ils ne sont pas à son avantage. Face à l’insistance de ses interviewers opiniomanes qui évoquent un DSK écrasant les sondages, il lâche cependant : « c’est lorsqu’il aura éventuellement annoncé sa décision que les sondages auront un sens ». Ce scepticisme raisonnable n’interdit pas de profiter de sondages sans signification.
François Hollande à la une de Libération : du petit « sondage » au grand hommage
vendredi 14 janvier 2011
[1] Frédéric Dabi pour l’Ifop, et le sondeur attitré de Libération François Miquet-Marty de Viavoice.