L’affaire Bygmalion a, une fois de plus, pointé du doigt des responsabilités éventuelles de Nicolas Sarkozy dans les irrégularités comptables de la campagne électorale présidentielle de 2012. Une épée de Damoclès supplémentaire pour un candidat mis en cause dans plusieurs autres affaires judiciaires. Que croit-on qu’il en sortît ? Au lieu de s’interroger sur les risques pour l’ancien Président de la République la plupart des commentateurs ont vu une occasion d’un retour politique. Extraordinaire paradoxe. Bien entendu ce diagnostic bizarre est fondé sur les sondages [1], non point parce que la cote de Nicolas Sarkozy grimpe mais au contraire parce qu’elle s’effrite. Ce jeu de bookmaker politique a même séduit un chercheur du Cevipof (Sciences-Po Paris) [2]. Ce qui pourrait se traduire par la « loi » suivante : quand les sondages montent c’est le moment de revenir, quand les sondages baissent c’est le moment de revenir [3]
Belle manière de transformer les retraites en offensive. A cet égard ces commentaires n’ont rien à envier aux communiqués de la Wehrmacht pendant la retraite de Russie dont se moque Victor Klemperer [4]. En l’occurrence le bluff cache bien des intérêts réels des bluffeurs. Comment conjurer les menaces judiciaires graves qui pèsent sur Nicolas Sarkozy et ses proches sinon en entrant de plain-pied dans l’arène afin de dénoncer des manœuvres politiques contre « le meilleur opposant » [5], et surtout de tenter de colmater les brèches en espérant devenir Président de la République et rééditer la prouesse de Jacques Chirac en 2002, lorsque sa réélection mit un terme à toutes les instructions judiciaires sur sa personne.
Sur ce terrain aussi l’histoire se répète et toujours comme une farce.