Puisqu’il est convenu de parler de « rentrée », que l’on ait pris des vacances ou non, la rentrée politique s’est accompagnée de la rentrée des sondeurs. Même si leur activité d’été fut faible. Les chiffres ont donc refait surface dans les colonnes de presse et les sondeurs sont donc réapparus sur les plateaux pour faire la publicité de leur entreprise. Est-ce une fausse impression mais ils n’ont pas paru très convaincus. Pas plus que les journalistes qui les recevaient. Les chiffres étaient sans doute décevants. Commenter la remontée de la cote de confiance de François Hollande de un point quand – on commence à s’y habituer – les cotes de confiance des dirigeants politiques restent fort basses, cela est certainement difficile. Et sur d’autres types de sondages, la tâche a été aussi peu excitante. Les enseignants sont-ils pessimistes (Opinionway, 29 août 2013), ce n’est qu’avec 51 % des suffrages. La barre de la majorité est difficilement franchie.
Peut-être ce désintérêt vient-il de ce que ces chiffres n’ont aucune espèce d’importance. Quand des médias s’excitaient il n’y a pas si longtemps sur l’impopularité de François Hollande, ils semblaient appeler à son départ. Insistant tant et si bien qu’ils furent bientôt accusés de dénigrement. Et bien sûr, rien n’en sortit. Si les sondages n’ont aucune conséquence, pourquoi s’y intéresser. Il faudrait attendre les prochaines élections. Heureusement, la crise syrienne s’est invitée. Fallait-il faire la guerre ? Voila une vraie question qui peut se poser de plusieurs manières. Et sur un sujet aussi grave, le verdict fut massif. 68 % des sondés se prononcèrent contre la guerre. Voila une information importante et même sensible si l’on croit que les gouvernants se soucient de l’opinion publique pour déclencher des opérations militaires. Mais là aussi, les commentaires ont semblé sceptiques en précisant, une fois le chiffre annoncé, que les sondés avaient lors des cas précédents approuvé l’action guerrière aussitôt déclenchée. Manière de tenir compte de l’expérience ou de ménager l’avenir ? Le sujet ne serait pas aussi sérieux qu’on verrait quelque humour ou sagesse à entendre des journalistes dire qu’une information ne vaut pas grand-chose.