On n’évitera pas le jeu des pronostics électoraux pendant les 3 mois qui précèdent l’élection présidentielle. Non point malgré l’impossibilité de prédire mais bien grâce à elle. « A un peu plus de 100 jours du premier tour, la présidentielle est-elle pliée ? Evidemment, nul ne le sait [...] Même si François Hollande domine dans les sondages, l’histoire montre qu’à cette période de l’année, rares sont les scrutins qui sont déjà joués. En 1981 et 1988, c’est début février que les intentions de vote des finalistes se sont stabilisées. Mais 1995 et 2002 le rappellent : quelques semaines, voire quelques jours avant le scrutin, des surprises sont encore possibles » (Le Monde, 12 janvier 2012). Terrain béni pour les commentateurs et les candidats à la prophétie. Il faut ainsi signaler le retour du sondeur Jérôme Jaffré interrogé par le quotidien immédiatement après le constat de l’incertitude : "Jamais elle [l’élection présidentielle] ne sera pliée aussi tôt qu’en 2007. Mi-janvier, les jeux sont définitivement faits". Cela ne rappelle-t-il rien ? C’était en janvier 1995, une prophétie de Jérôme Jaffré qui eut le succès que l’on sait : "Il est encore trop tôt pour le dire, mais si M. Balladur est élu le 8 mai prochain, on pourra dire que l’élection présidentielle était jouée avant même que d’être écrite" (Le Monde, 12 janvier 1995).
Il ne suffit pas de désirer pour faire advenir.