Le volume de production des sondages consacrés aux dernières législatives a été relativement faible, 66 depuis décembre 2011, selon notre décompte effectué notamment sur la base des recensions effectuées par le site internet http://www.sondages-en-france.fr (Intention de vote, souhait de victoire, thème de campagne, etc.). Les plus gros producteurs étant l’Ifop et OpinionWay, flanqués du groupe d’expertise comptable Fiducial qui finance nombre de leurs enquêtes. Si les quelques sondages réalisés à l’échelle nationale n’avaient que peu d’intérêt pour des élections par définition locales (cf. Elections législatives 2012 : à quoi servent les intentions de vote ?), les résultats définitifs du premier tour ont montré l’étendue du fourvoiement hautement prévisible au vu de la qualité des sondages publiés des sondeurs (cf. Que valent les sondages locaux ?).
Les résultats du second tour n’ont pas été moins cruels avec ces derniers comme le montre le tableau comparatif ci-dessous réalisé à partir de trois circonscriptions emblématiques.
Circonscription | Candidats | IFOP | BVA | CSA | Résultats définitifs [1] |
1re de Charente-Maritime | Ségolène Royal (PS) Olivier Falorni (DvG) |
42% [2] 58% |
45% [3] 55% |
/ |
61,98% |
3e du Vaucluse | Marion Maréchal-Le Pen (FN) Jean-Michel Ferrand (UMP) Catherine Arkilovitch (PS) |
36,5% [4] 34,5% 29% |
/ / |
/ / |
35,82% 22,08% |
9e des Hauts de Seine | Claude Guéant (UMP) Thierry Solène (DvD) Martine Evene (PS) |
/ / |
/ / |
37%% [5] 31% 32% |
39,35% 22,24% |
D’autres sondages, dits confidentiels, c’est-à-dire non publiés, ont été effectués, comme le laisse entendre notamment Brice Teinturier deux jours avant le deuxième tour de scrutin : « On a des simulations en sièges aujourd’hui qui ont été réalisées sur la base d’enquêtes postérieures au tweet [6]qui nous montrent plutôt une amplification ou une majorité large pour François Hollande à l’Assemblée » (C dans l’air, France 5, 15 juin 2012). On aurait été curieux de disposer de ces résultats qui proposent des conversions des intentions de vote en sièges. On comprend que les sondeurs aient préféré la prudence, n’aimant pas du tout entendre dire qu’ils se trompent.