Yves Calvi (France 5) : « Qu’est-ce qui vous semble le plus intéressant à mettre en relief en ce moment dans les enquêtes d’opinion ? »
Jérôme Sainte Marie (CSA) : Certainement pas le second tour. On a tous à peu près la même chose. En même temps le second tour sera tellement construit par ce premier tour imprévisible que cela ne présente pas d’intérêt particulier. On a une tendance au tassement du score cumulé des deux principaux au premier tour, c’est à dire en l’occurrence de François hollande et de Nicolas Sarkozy. On voit l’émergence à la fois de François Bayrou qui remonte à un rythme différent selon le dernier rappel de la vague précédente, mais on converge tous vers 13, 14% et puis évidemment Marine Le Pen qui retrouve des couleurs et qui flirte avec la barre des 20%. Ce qui veut dire quand même qu’il y a un phénomène d’incertitude malgré tout sur les ordres d’arrivée pour le premier tour sur la qualification des principaux pour le second tour, et pour Nicolas Sarkozy disons-le. Et puis également ça ouvre le jeu sur les reports de voix et ça prouve également, dernière chose, que l’électorat ne semble pas se satisfaire actuellement pour une partie d’entre lui de ce qu’on lui propose ou de ce qu’on ne lui propose pas. Il y a donc une forme de carence de proposition qui fait que cela laisse un espace, encore fois, pour François Bayrou et le Front national".
(« La guerre des chiffres et des lettres », C dans l’air, France 5, 17 janvier 2012)