Les sondeurs réduisent leurs activités pendant les vacances d’été. En partie à cause de la difficulté à trouver des sondés. Seul l’Ifop continue. L’entreprise a refusé cette année encore de baisser le rideau. Selon son site internet, non exhaustif, l’Ifop réalise une trentaine de sondage d’opinion publiés en juillet et août (34 pour 2012, 36, pour 2011, 33 pour 2010) tandis que les concurrents n’en affichent au plus qu’une dizaine (pour 2012, 11 pour TNS, 5 pour Ipsos, 3 pour BVA.). La présidente du Medef donne l’exemple après s’être exprimée contre la réduction du temps de travail, en faveur du recul de l’age de la retraite et avoir fait des sondages pour promouvoir le travail le dimanche (cf. Parlez en toute ignorance...l’Ifop s’occupe du reste !). Corollaire de cette hyperactivité, la présence de l’Ifop à C dans l’air, émission de télévision la plus fréquentée par les sondeurs au cours d’une année (entre juillet et août 2012, 3 participations de l’Ifop, 3 de Roland Cayrol, et une pour BVA).
Symptomatique de la difficulté à trouver des sondés, les sondages estivaux se différencient par un recours quasi exclusif à internet (mais pour combien de temps encore ? (cf. Contre les doutes). On retrouve les vieilles questions biaisées comme sur le démantèlement des camps illégaux de Roms pour le site Atlantico (14 août 2012) [1]), des enquêtes à la découpe où un sondage est tronçonné en plusieurs sous-sondages (réduits à une question unique) et « refourgués » à une presse complaisante ou peu exigeante [2] , et des échantillons réduits - entre 400 et 600 - comme ceux des « sympathisants UMP » (Le Figaro 20 juillet 2012 ; Ifop-Journal du dimanche, 19 août 2012 ; Atlantico, 31 août 2012). Pas de vacances, pas de rentrée pour l’Ifop.