« 30% des Français ont l’intention de participer à la primaire du parti socialiste » selon le sondeur LH2 (Le Nouvel Observateur, 13 avril 2011). Nous apprenons en outre que 26% participerait à ce type d’élection si elle était organisée par l’UMP. Invraisemblance de l’hypothèse de l’organisation d’une primaire à l’UMP dont les dirigeants contestent la légalité.
Si le Nouvel Observateur opte pour une titraille sensationnelle centrée sur le directeur du FMI « DSK écrase ses concurrents à la primaire PS » [1], les autres journaux reprennent plutôt les termes du sondeur comme le journal Le Monde : "30 % des Français ont l’intention de participer à la primaire socialiste" (Le Monde, 13 avril 2011).
Les sondés sont assimilés aux Français. Pourtant, l’échantillon de LH2 est composé de 970 personnes dites représentatives de la population française. Or, 30% des personnes interrogées ont déclaré avoir l’intention de participer à la primaire socialiste, soit 290 personnes (26% à une éventuelle primaire UMP, soit : 251 personnes). 32% des sondés souhaitant participer à la primaire socialiste ont affirmé qu’ils voteraient pour DSK soit : 93 personnes ; 15 % pour Martine Aubry, soit : 44 personnes (29% des sondés souhaitant participer à l’éventuelle primaire UMP voteraient pour F. Fillon, soit 73 personnes ; et 28 % pour N. Sarkozy, soit : 70 personnes). Dans le cas présent, la faiblesse numérique de ces sous-populations aurait pu raisonnablement dissuader les commentateurs d’y chercher une quelconque signification : à moins de considérer que 290 sondés de LH2 équivalent à 13,5 millions de personnes (c’est à dire 30% des 45 millions de Français inscrits sur les listes électorales).
La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ne punit la publication, la diffusion ou le reproduction de fausses nouvelles, que si "elles ont troublé la paix publique" et ont été faites de "mauvaise foi". Les sondages ne semblent pas troubler la paix publique. Reste le ridicule qui, comme chacun le sait, ne tue pas.