observatoire des sondages

Qui paie Patrick Cohen de France Inter ?

jeudi 24 mars 2011

A propos du sondage TNS Sofrès commandé par EDF selon lequel "55% des Français ne seraient pas favorables à la demande des écologistes d’abandonner la production d’électricité nucléaire en France".

France Inter, émission Le 7/9 (lundi 21 mars 2011) :

- Patrick Cohen (France Inter) : "Dernière chose Benoît Hamon, on lit un premier sondage ce matin sur les Français et le nucléaire dans Les Echos, 42% soutiennent la demande des écologistes d’une sortie du nucléaire en France, 55% s’y opposent, où êtes-vous Benoît Hamon dans les 42 ou dans les 55 ?".

- Benoît Hamon (porte-parole du PS) : "Le Parti socialiste a fait des propositions, outre un audit sur le parc nucléaire, un moratoire sur tout nouveau projet nucléaire...(...) il faut redire avec beaucoup de clarté que nous sommes favorables à ce que dans le mix énergétique à 20 ou 30 ans la part liée à l’énergie nucléaire recule, donc oui nous sommes pour une baisse de la part de l’électricité produite liée au nucléaire".

- Patrick Cohen : "Ce n’est pas la question posée par TNS Sofrès aux Français. Bonjour je suis TNS-Sofrès vous êtes Benoit Hamon, est-ce que vous soutenez la position des écologistes d’une sortie du nucléaire en France ?".

Patrick Cohen « oublie » simplement de préciser que le sondage est commandé par EDF

- Benoît Hamon  : "Je suis pour une réduction de la part du nucléaire dans l’électricité produite, voilà ma position".

- Patrick Cohen : "J’ai peur que TNS Sofrès vous classe dans les 3% sans opinion".

Faux. Les deux options de réponses proposées par TNS Sofrès permettraient de ranger Benoît Hamon dans les 42% hostiles au nucléaire et aussi bien dans les 55% favorables par réalisme parce qu’ils sont partisans d’une sortie progressive. C’est d’ailleurs là que se situe le tour de passe-passe de TNS Sofrès. En aucun cas il ne s’agit de sans opinion.

- Benoît Hamon  : "On ne fait pas de la politique en répondant juste à une question fermée de TNS Sofrès. Voilà".

- Patrick Cohen : "Oui mais la question..."

Nouvel effort du journaliste pour enfermer son interlocuteur dans une question biaisée.

- Benoît Hamon : "Excusez moi, mais l’avenir de la filiale industrielle en matière de production électrique ne se résume pas à un sondage ou à un référendum pour ou contre le nucléaire…..mais je ne pense pas qu’une question aussi importante se réduise à une question fermée oui ou non au nucléaire, telle que posée par TNS Sofrès tout aussi respectable que soit cette institut".

Dernier compliment pas forcément mérité.

- Patrick Cohen  : "Vous direz ça à vos amis d’Europe Ecologie-Les Verts".

Patrick Cohen s’en charge (Quelques minutes plus tard)

- Patrick Cohen : "Le débat se soulève avec un premier sondage je le citais tout à l’heure devant Benoît Hamon, sondage commandé par EDF mais réalisé par un institut de sondage tout à fait sérieux et indiscutable donc TNS Sofrès, les Français et le nucléaire c’est dans les Echos, 42% soutiennent votre demande de sortie du nucléaire, 55% s’y opposent vous êtes surpris par ce résultat ?".

Cette fois Patrick Cohen "n’oublie" pas le commanditaire.

- Cécile Duflot  : "Non, mais on rendra public un sondage que nous avons commandé que nous n’avons pas rendu public justement..."

- Patrick Cohen : "Pourquoi ?"

- Cécile Duflot : "Parce que nous ne souhaitions pas…et qui dit à peu près le contraire quasiment de ce que vous venez de dire".

- Patrick Cohen : "C’est à dire ?"

Cécile Duflot : "Ce que vous venez de dire, c’est à dire qu’environ les deux tiers des Français sont favorables soit à une sortie rapide, soit à une sortie programmée du nucléaire. C’est intéressant, vous voyez on voulait nous se poser la question, c’est un sondage qu’on fait de façon épisodique pour essayer d’évaluer quelle est la perception des Français vis à vis de ce sujet, sur lequel on a été politiquement extrêmement isolé donc c’est étonnant de constater le sondage commandé et publié par EDF".

Patrick Cohen  : "Donc vous allez le rendre public  ?"

Cécile Duflot  : "Oui je pense que c’est ce qu’on va faire".

Patrick Cohen : "Ce que vous n’aviez pas prévu au départ ?"

Cécile Duflot : "Non c’était pour connaître la situation pour nous, mais c’est vrai que ça semble un peu trop gros quand même".

Patrick Cohen : "ça semble trop gros, c’est à dire ?"

Cécile Duflot : "Un sondage qui sort le lendemain des élections commandé par EDF sur cette question, là je sens bien qu’il y a un peu d’affolement".

Questions (réponses multiples possibles) :

Patrick Cohen est-il :

- payé par EDF

- payé par TNS Sofrès

- payé par l’Elysée

- payé par France Inter

- compétent

- ne sait pas

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