Le Royaume Uni n’a pas échappé à la marée de sondages avant les élections générales du 6 mai 2010. Avant toute discussion de leurs résultats et de leurs effets, il faut constater quelques différences avec les sondages français qui sont manifestement à leur avantage. On n’ironisera pas sur le fait que moins de sondages soient publiés grâce à un système électoral où la campagne en est plus courte. La méthodologie des sondages se révèle plus intéressante. Où est le sacro saint « secret professionnel » invoqué par les sondeurs français pour justifier l’opacité sur leurs corrections des résultats d’intentions de vote ? La fiche technique britannique précise que les données sont aussi corrigées par le rappel du vote passé (« data were also weighted by past vote recall ») [1]. Et les résultats corrigés (weighted) et non corrigés (unweighted) sont parallèlement publiés. Encore un avantage de transparence : la proportion d’électeurs refusant de déclarer leur vote est indiquée. Petit complément d’information : les sondeurs britanniques ont adopté les règles de leurs collègues des Etats Unis. Encore un effort messieurs les sondeurs français… Vous vous plaignez souvent et amèrement de la spécificité française de la critique. Il suffit de suivre l’actualité des pays qu’on vient de citer pour savoir que c’est faux mais il faut aussi convenir que la critique est en France plus justifiée et nécessaire.
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