observatoire des sondages

Sondages : quand les politiques s’essaient à la critique

vendredi 8 avril 2011

Les dirigeants politiques s’aviseraient-ils, enfin, de ne pas prendre au sérieux les sondages ?

Il y a ceux qui ne prennent pas au sérieux les mauvais sondages qui les concernent. Le plus obstiné étant Nicolas Sarkozy, qui ne veut plus voir ses mauvais sondages en face, pas plus que la réalité d’ailleurs. Il est vrai qu’il est aidé par quelques courtisans qui ne peuvent pas apporter de mauvaises nouvelles au prince. Dans ce cas pourtant il faut bien observer qu’il n’y a pas uniquement que de mauvais sondages, il y a de mauvaises élections.

Il est d’autres personnalités politiques, à la fois goguenardes et critiques. Au sondage qui plaçait la présidente du Front national en tête d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle de 2012 [1] Jean-Luc Mélenchon déclarait : « C’est aussi stupide que d’annoncer que le père Noël est en tête » [2]. Après la publication d’un chiffre portant Nicolas Hulot au zénith des candidats préférés des Français [3] – presque l’Élysée – Eva Joly s’interrogeait : "Il y a des gens encore beaucoup plus populaires en France que Nicolas Hulot, Zidane par exemple, mais est-ce que vous demanderiez que je me retire pour Zidane ?" [4].

On a souvent reproché aux dirigeants politiques leur contradiction face aux sondages, hostiles ou indifférents en général, mais crédules, et même dévots, en réalité. Sceptiques lorsqu’ils sont mauvais, mais euphoriques quand ils sont bons. Adviendrait-il enfin une nouvelle « espèce » de dirigeants politiques cohérents : définitivement sceptiques ?


[1Cf. Le Parisien-Harris Interactive, 5 mars 2011

[2Cf. I>télé, 7 mars 2011.

[3Cf. à ce propos Le jeu des candidats préférés.

[4Cf. AFP, 3 avril 2011.

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