Le maire de Béziers Robert Ménard n’a pas dû suivre ces subtilités pour se croire assez subtil et indiquer sur un plateau de télévision qu’il y avait 64,6 % d’enfants de confession musulmane dans les écoles de sa commune (France 2, 4 mai 2015). D’où tenait-il ce chiffre, lui demanda-t-on. Et lui de répondre que la mairie faisait des statistiques. Les statistiques ethniques sont interdites, lui objecta-t-on. Trop tard. A cause de ce chiffre après la virgule, il ne pouvait plaider une estimation grossière en quelque sorte à la vue. Il avouait donc sa « méthodologie » : les prénoms indiquaient la religion et des employés municipaux avaient compté à partir des listes scolaires. On suppose en effet que le maire n’avait pas fait les comptages tout seul.
Le maire de Béziers doit se mordre les doigts de sa maladresse - sans doute stimulée par un narcissisme exacerbé par le plateau de télévision - pour avoir ensuite tenté la démonstration devant des journalistes à une sortie d’école où il s’efforçait de discerner les origines ethniques ou religieuses (la confusion demeure mais on a bien compris que dans son esprit, c’est la même population qui est visée). Il va donc devoir affronter la justice, trahi par un chiffre après la virgule.