Les élections passées, il faudra attendre un peu pour retrouver les sondages sur les intentions de vote. Le temps est venu d’ausculter la popularité des dirigeants politiques [1]. Si l’on en croit les commentateurs affidés, c’est l’intérêt principal des sondages : moins l’exactitude de la mesure que la tendance. La popularité, cela monte ou descend. Voilà au moins une source des ratiocinations pour les doxosophes en mal d’inspiration. Remplir les colonnes de presse, discourir sur les plateaux, c’est le principal, sinon seul intérêt des cotes de popularité.
Pour le reste, cela n’affecte pas le cours ordinaire de la politique des gouvernants qui auraient tort de ne pas être indifférents. N’a-t-on pas vu récemment un président sortant battant tous les records d’impopularité pendant des années atteindre plus de 48 % des suffrages. Battu certes ! Mais en étant aussi impopulaire, tous les espoirs sont permis. S’interrogera-t-on sur ces sondés qui acceptent de répondre à ces questions de popularité ? Il faut qu’ils soient bien dociles, aient bien peu d’esprit critique et ne soient donc pas tout à fait représentatifs de la population totale. Mais, on n’a pas les moyens de corriger un échantillon pour qu’il soit représentatif politiquement. En tout cas, les sondeurs ne le font pas puisque tout cela n’a finalement aucune importance.