Manière (peut-être) de répondre à la demande d’instauration du référendum d’initiative citoyenne, Emmanuel Macron évoquait le 4 février l’éventualité d’un référendum pour avaliser les dispositions retenues à la suite du "Grand débat" [1]. OpinionWay l’avait "devancé" de quelques semaines, 73% de ses sondés se déclarant favorables au RIC [2], mais c’est l’Ifop qui a "répondu" précisément à la suggestion présidentielle, 73% (là encore) des sondés se prononçant en faveur d’un référendum [3].
Impossible de savoir si les sondeurs ont eu conscience ou pris la mesure du "comique" de leur mesure mais le doute est permis. Même lorsqu’ils reproduisent ou alimentent les clichés les plus éculés et parfois les plus détestables [4] les sondages sont, dans la plupart des cas, des opinions sur d’autres opinions. Ici le surplus de sel, si l’on peut dire, réside dans l’objet des QCM : le référendum, une procédure par laquelle des électeurs expriment leur choix, leur accord ou désaccord, en somme leur opinion sur une proposition relative à une mesure qu’une autorité a prise ou compte prendre. Autrement dit les sondeurs demandent aux sondés s’il est légitime qu’ils puissent s’exprimer. Last but not least à aucun moment le point central et le plus délicat en matière de référendum, d’initiative citoyenne ou pas, à savoir la question ou les questions posées, le ou les objets du référendum ne sont abordés par OpinionWay ou l’Ifop. "Je m’exprime pour dire que je veux ou ne veux pas m’exprimer".
En résumé : que pensez-vous de la proposition suivante ? : Il faut donner aux citoyens le droit de s’exprimer
Oui
Non
Comme d’habitude la presse n’a pas relevé l’absurdité de cette "information".