Le sondeur a eu vent des critiques, y compris de la profession sur la fusion du scrutin en une élection à 1 tour et dans un circonscription imaginaire : le département.
"La nature même des élections départementales implique plus encore de précautions que d’autres enquêtes d’intentions de vote quant aux conclusions que l’on peut en tirer sur le scrutin du 22 mars. En effet, les élections départementales ne sont pas une élection globale dans un département, mais bien autant d’élections que le département comporte de cantons. Ainsi, dans l’Aisne, 21 élections différentes se tiendront dans les 21 cantons composant le département. Or, notre mesure est par définition globale sur l’ensemble du département et ne peut proposer un état des lieux dans chacun des cantons. Un parti peut très bien être majoritaire (de peu) sur un département et pourtant ne pas emporter ce département parce qu’il faut pour cela gagner au second dans 11 des 21 cantons. Néanmoins malgré ces précautions quant à l’analyse, notre enquête apporte une information extrêmement nette Néanmoins malgré ces précautions quant à l’analyse, notre enquête apporte une information extrêmement nette : En totalisant aujourd’hui en moyenne 41% des intentions de vote au premier tour sur l’ensemble du département, le FN est dans une position extrêmement favorable pour remporter dans quinze jours une victoire historique dans un département". (Odoxa, Le Parisien, 16 mars 2015)
Autrement dit, on fait quand même. La taille de l’échantillon est nettement insuffisante. Sur les 814 personnes interrogées par téléphone, 26% n’ont pas communiqué d’intention de vote ou d’aller voter, ce qui réduit d’autant la taille de l’échantillon “utile” (602 personnes). Aucune abstention n’est indiquée. 100% de votants ? Seuls les régimes autoritaires peuvent se vanter d’une telle participation.
Soucieux de donner un peu d’allant à son "enquête", le sondeur annonce "en plus" que la victoire du FN dans le département serait assurée par l’électorat de gauche. De quoi ravir ceux qui assimilent une partie de la gauche, et plus particulièrement le Front de gauche, à l’extrême droite. Tant pis si la composition de "l’électorat de gauche" est très discutable, puisque y sont rangés par défaut tous les électeurs de François Hollande à la présidentielle de 2012. Odoxa chiffre la part de l’électorat de gauche favorable au FN dans l’Aisne à 42% contre 23% à droite : "Pour une fois, on pourra effectivement affirmer que l’essentiel des progrès enregistrés par le FN entre 2012 et 2017 (plus d’une douzaine de points tout de même),provient bien davantage d’un électorat de gauche (28 + 14 = 42%) que d’un électorat de droite (23%)" (Odoxa, Ibid.)
Le chiffre de 42% est obtenu par addition de 14% des sondés se déclarant électeurs de Jean-Luc Mélenchon avec 28% des sondés se déclarant électeurs de François Hollande. Ces deux pourcentages correspondent à des effectifs différents en tout point ils ne sauraient donc en toute bonne logique être additionnés... Il en restera toujours quelque chose.