On le sait les résultats des sondages d’intention de vote sont les seuls à faire l’objet d’un redressement, autrement dit les résultats publiés ne sont pas ceux récoltés par les sondeurs, ils sont corrigés en fonction du souvenir du vote des sondés et des scores de l’élection précédente [1]. Manière notamment de corriger les sous et sur-estimations conséquences des dissimulations de vote des sondés. La méthode reste toutefois bancale.
Opinionway est pour l’instant l’unique sondeur à communiquer à la commission des sondages ses résultats bruts. La transparence a toutefois ses limites puisque la formule lui permettant de parvenir aux résultats publiés demeure elle secrète [2]. Mais il reste tout aussi muet sur les candidats, par exemple Emmanuel Macron, pour lesquels le redressement à partir du souvenir de vote et du score du scrutin antérieur est impossible à appliquer.
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Dans la 48e vague de son rolling-poll publié le 12 avril (cf. ci-dessous) le sondeur estime que le score brut de Marine Le Pen (21% des sondés sûr d’aller voter), déjà candidate en 2012, doit faire l’objet d’une réévaluation de 3 points. Certes. Le score brut d’Emmanuel Macron (26%) subit quant à lui une révision à la baisse de 3 points. Certes, mais sur quelle base puisqu’il s’agit pour lui de sa première participation à une élection ? Le doigt mouillé ?
[1] Parfois des élections précédentes.
[2] Les autres persévèrent dans leur refus en violation de la loi, comme l’a rappelé récemment l’un de ses principaux instigateurs, le sénateur Jean-Pierre Sueur dans une tribune du Monde (31 mars 2017) et dans l’émission Envoyé spécial sur France 2 (cf. « Secrets de sondages », de Lionel Poussery, Jérôme Weisselberg et Charles Maumy, France 2, jeudi 13 avril 2017. Une enquête sur les sondages en France à la fois critique et pédagogique, non dénuée d’humour et de révélations, une rareté tant leur remise en cause dans les médias semble proscrite).