Que d’ingratitude. Ne leur doit-il pas beaucoup dans l’attention que lui accordent les médias depuis le début la campagne ? Et s’il s’est finalement porté candidat le 30 novembre 2021, n’est-ce pas grâce à eux et notamment à Harris interactive ? « Ces sondages m’encouragent » (E. Zemmour, CNews, 6 octobre 2021 (cf. par ex. ci-dessous).
On rappellera en outre qu’il proposait il y a peu que les scores d’intentions de vote constituent le seul élément ouvrant droit à participation à l’élection présidentielle (cf. E. Zemmour : les sondages dans la Constitution). Si elle n’était pas nécessaire, on a la confirmation maintenant qu’il parle la plupart du temps sans savoir, dans un domaine, ils sont légion, où il est notoirement incompétent.
La presse et les sondeurs ont largement relayé cette récrimination. Ils n’ont cependant pas adopté comme ils le font généralement le traitement rapide qu’ils infligent à ceux qui les critiquent sur la seule base de leur déplaisir personnel. Ils ont donné de fait crédit à l’accusation en dissertant sur son éventuelle pertinence. Seul l’Opinion a évoqué le fait qu’à droite l’évocation de l’existence d’un vote caché (honteux) était une habitude (citant pêle-mêle Sarkozy, Fillon, etc.) lorsque les résultats lui étaient défavorables (25 janvier 2022). Sans pour autant se départir comme les autres des mêmes interrogations, sans pouvoir réellement et sérieusement y répondre faute de remettre en cause réellement et sérieusement là encore l’intérêt et la fiabilité des sondages.
Autrement dit faire un tel « fromage éditorial » de cette critique alors que son unique raison d’être est qu’Eric Zemmour n’est pas content des scores qu’on lui attribue est affligeant. Que les frustrations d’un candidat soient traitées avec autant d’intérêt pour ne pas dire autant d’égard n’augure rien de bon.