Estimant que malgré la réforme de 2016 (loi Claeys-Leonetti) "On ne meurt [toujours] pas bien en France”, les 156 signataires (essentiellement élus de la majorité présidentielle, dont la présidente de la Commission des lois de l’Assemblée Nationale et un ancien Premier ministre) en appellent à reconnaître le droit et la liberté de choisir "sa fin de vie". Autrement dit la souffrance des personnes malades ou en fin de vie n’est pas suffisamment bien prise en compte par la législation actuelle il faut leur accorder le droit de mourir en autorisant le suicide assisté et l’euthanasie. Forts donc de ce constat et de leur volonté d’en finir avec les souffrances insupportables de malades ils se prévalent, en plus, du résultat d’un sondage opportun.
1- Etait-ce bien « nécessaire » ? Faut-il que leurs convictions soient à ce point chancelantes pour qu’ils éprouvent le besoin sur une question aussi évidente que mettre fin à des souffrances infernales d’en appeler à un sondage. D’autant que...
2 - le sondage sur le point évoqué par les élus est complètement truqué.
En résumé : 4 réponses pour 4 questions différentes
* 18% pour la légalisation de suicide assisté.
* 47% pour la légalisation de l’euthanasie.
* 24% pour la légalisation du suicide assisté ET de l’euthanasie.
* 11% contre une modification de l’actuelle législation (rappel : qui n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté).
Additionner les réponses à 3 questions différentes et affirmer en suivant que 89% des Français (sondés) sont pour la légalisation de l’un ET/OU de l’autre, comprendre sont d’accord pour la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie est au mieux malhonnête.
Gageons que nombre de ces élus, sinon tous, n’ont pas lu et/ou compris « l’astuce » de l’auteur du sondage avant de signer la tribune. L’ignorance ou l’incompétence ne sont pas encore considérées comme des vertus. Quoi qu’il en soit nous voilà avertis une fois encore, de la crédulité des professionnels de la politique dans la production de l’industrie sondagière. Et on le sait ce n’est pas un signe de bonne santé pour la démocratie.