La logique est toujours la même : quelque chose a bougé, il s’est donc passé quelque chose. Le constat profond du commanditaire officiel est catégorique : "Cette fois, l’été leur a profité" (JDD, 22 août 2015).
Restait à en trouver (inventer) la cause. C’est le rôle du sondeur : donner une explication à une variation chiffrée quelle que soit son amplitude, et étrangère bien sûr à l’instrument de mesure sous peine de jeter la suspicion sur celui-ci.
"On revient à une tradition ancienne du baromètre, celle d’un mois d’août meilleur pour l’exécutif. Ce mois est traditionnellement celui du relâchement des attentes" (Frédéric Dabi, JDD, op.cit). Et du relâchement intellectuel du sondeur ? Celui-ci attribue ce saut de puce, sans peur de l’évidente contradiction, à l’effet d’annonce d’une baisse d’impôt pour 2016 et à “un certain espoir à gauche”. Une explication par la coïncidence, une autre circulaire, "l’épistémologie" sondagière n’a pas changé. Nous voilà rassurés après un été plutôt calme sur le front.