La prestation de François Hollande sur TF1 regardée selon les mesures d’audience par 7,9 millions de téléspectateurs (moyenne) n’a semble-t-il « convaincu » que ceux qui l’étaient déjà. En l’occurrence une minorité. « Encore raté », titre l’AFP en écho aux propos des éditorialistes (7 novembre 2014). L’opinion dont on se contentait avant que n’interviennent les sondages. Comme les journalistes du 19e siècle, ils ne renoncent pas à jouer les leaders d’opinion. En ne risquant guère le désaveu des sondés.
Même opinion à en croire le sondeur Odoxa - « une émission catastrophique » - qui a recueilli l’impression des « Français ». Pour ce post-test, le sondeur demande à des personnes qui ont regardé l’émission et... à d’autres qui ne l’ont pas regardée. Ces derniers constituent 60% de l’échantillon. Le nombre de sondés non concernés est même en augmentation de 5 points par rapport au précédent post-test (cf. Retour de Nicolas Sarkozy : exercice de doxosophie sur C dans l’air). Il en va des échantillons comme de l’impopularité de François Hollande : jusqu’où descendront-ils ? Cela ne semble toutefois gêner personne, du moins pas la presse qui commente ces « chiffres » (AFP, Le Parisien ou France-télévision, 7 novembre 2014 ; Les Echos, 8 novembre 2014, etc.). 160 sondés seulement ont donc écouté François Hollande jusqu’à la fin. Des convaincus ? Le sondeur ne le dit pas. Des courageux ? Le sondeur ne le dit pas non plus. On peut penser que les personnes qui n’apprécient pas François Hollande se retrouvent en plus grand nombre parmi celles qui n’ont pas regardé l’émission ou pas regardé jusqu’à son terme (respectivement 600 et 240 sondés). A l’arrivée, « 78% des Français n’ont pas été convaincus par François Hollande » dans ce qui est en réalité un mélange de post-test et de cote de popularité. Notre savoir en est bouleversé.