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L’avis d’un beauf

jeudi 27 octobre 2022

Cyril Hanouna se distingue par une exceptionnelle vulgarité sur des chaines de télévision qui n’en manquent pas. A l’occasion d’un meurtre sordide d’une petite fille, exploitée politiquement par certains, et par lui-même - son appel à la justice de Lynch - mais aussi médiatiquement en fêtant un record d’audimat pour une émission consacrée exclusivement à ce sujet. Impudeur ? Faut-il se contenter d’un terme aussi mesuré ?

Une humoriste de France Inter, Sophia Aram, ne l’a pas cru en publiant un billet virulent où elle traité Cyril Hanouna de « barbare ». L’intéressé l’a mal pris. Il se juge insulté et suggère même une procédure disciplinaire. Quant à son abjection, il n’a d’autre argument que d’avoir exprimé son « avis ». Il aurait pu aussi bien dire son opinion. C’est devenu l’argument ultime des beaufs comme si l’opinion était par nature légitime. Sauf exceptions d’illégalité : négation de crime contre l’humanité, diffamation, insulte etc. Il revient donc aux tribunaux de trancher. Précaution suffisante ? La légitimité postulée des avis les plus vulgaires est sans doute un prix à payer pour la liberté. Encore faut-il accepter, notamment quand on est payé pour dire de bêtises dans l’espace public de subir des critiques spécifiques et même les quolibets. Ne pourrait-on plus relever la vulgarité d’un animateur de télévision selon un point de vue démontrable et pas un avis ?

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