observatoire des sondages

Le retour de CSA se confirme

samedi 12 février 2022

C’est en 2015, confronté à des exercices déficitaires depuis des années, que le sondeur CSA (devenu en 2008 propriété du groupe Bolloré) décide de cesser son activité dans le champ politique. Début janvier 2022, nous émettions l’hypothèse d’un retour du sondeur à la faveur de la campagne présidentielle et du candidat préféré de V. Bolloré : Eric Zemmour (cf. Et maintenant les sondages Bolloré...). D’autres sondages publiés depuis confirment cette hypothèse.

Un « come-back » en catimini ? Pas exactement. Si la presse ne donne aucun écho jusqu’à présent à ces « sondages » qui se limitent pour la plupart à une question unique, il demeure une exception de taille à ce silence : la chaine de télévision en continu Cnews. Propriété du groupe Bolloré, elle les relaie sans surprise immédiatement dès leur réalisation achevée. Leurs thèmes, sans équivoque possible, sont « bien sûr » directement liés à la campagne présidentielle (cf. par ex. ci-dessous).

JPEG - 113.3 ko
JPEG - 97.4 ko

Autrement dit le sondeur est dans l’obligation d’envoyer une notice détaillée de chacun de ces « sondages » à la Commission du même nom. Il ne s’est jusqu’à maintenant pas exécuté. Rappelons qu’aucune trace ne figure également sur le site internet du sondeur. Autant dire que les doutes sur leurs qualités sont plus que permis. Ils s’apparentent pour l’heure plus à des votes de paille qu’à des sondages. Le silence de la commission sur ces manquements répétés laisse pour le moins sceptique. Les hauts magistrats qui la composent en majorité auraient-ils peur de Vincent Bolloré ? Le zèle, très inhabituel qu’ils manifestent à l’égard de Cluster17 dirigé par un professeur de science politique en rupture de ban avec sa discipline (lui préférant la politologie, c’est à dire de la pseudo-science politique) pourrait le laisser croire. Les commentaires fantaisistes de l’ancien commentateur sportif P. Praud ayant sorti la commission de sa torpeur proverbiale (cf. La commission entérine la violation de la loi), on penchera pour un surplus d’indolence. A suivre.

Lire aussi