Selon « l’institut » Indo Barometer, 84 % des indonésiens étaient favorables à l’exécution (The Jakarta Post, 6 avril 2015) avec la fiche technique suivante : "Menée du 13 Mars au 25 Mars, l’enquête impliqué 1.200 personnes interrogées dans 34 provinces, avec une marge d’erreur de 3 pour cent et un niveau de 95 pour cent de la confiance".
Et comme ailleurs, le directeur de « l’institut » Muhammad Qodari livre les leçons de ce pourcentage selon les règles universelles de l’analyse politologique :
« les indonésiens voient que la drogue atteint beaucoup d’endroits, endroits auxquels ils ne pensaient pas auparavant, comme les écoles ».
« les pressions internationales pourront difficilement changer l’opinion publique indonésienne ».
« cela favorise les sentiments nationaux qui bénéficient à M. Widodo » (le président élu en 2014).
« la peine de mort contribue beaucoup au taux d’approbation du Président ».
Et de relever que selon l’enquête de Indonesia Survey Circle, cette approbation ne s’élevait qu’à 42 % six mois plus tôt au lieu de 57 % en mars 2015.
Le progrès est donc en marche puisque des méthodes scientifiques de mesure de l’opinion publique servent enfin à gouverner. N’est-ce pas ce que les sondeurs appellent la démocratie ? M. Qodari le revendique d’ailleurs puisqu’il annonçait ces temps meilleurs il y a 10 ans : « nos politiciens se rendent compte qu’ils ont besoin de se doter de méthodes scientifiques éprouvées pour gagner les élections, opposées aux pratiques traditionnelles fondées sur les conseils des chamans ou sur les allégeances irrationnelles aux partis politiques » (Jakarta Post, 20 octobre 2005) [1].
Petit complément édifiant puisque le sondage Indo Barometer n’interrogeait pas seulement sur l’approbation de la peine de mort pour trafic de drogue (84 %) mais aussi pour corruption (53%), pour meurtre (16,3%) et crimes sexuels (4,25 %).