Titre ? « La majorité des étudiants souhaitent privilégier l’enseignement de l’histoire de France plutôt que celle du monde » (Valeurs actuelles, 18 juin 2024).
On ne cherchera même pas à soulever les défauts de méthode de ce « sondage ». On a bien compris le lien avec les « idées » politiques de l’Extrême droite. Dans le contexte actuel, il s’agit d’une sorte de sondage électoral latéral ou indirect qui vise un appui idéologique aux partis de cette tendance.
Or ce sondage est effectué sur une population de mineurs. Ce sont en effet essentiellement des collégiens et lycéens qui ont été interrogés. Le titre indiquant des étudiants est donc fallacieux puisque c’est l’entrée dans l’enseignement supérieur qui confère cette qualité. Sinon, on va appeler étudiants les élèves de CM2 et pourquoi pas les élèves de maternelle (Le Figaro, ne faite guère mieux, se contentant de parler « des jeunes », 18 juin 2024]]. Et pour ne pas lésiner sur l’inexactitude, la majorité annoncée s’élève à « 46 % des étudiants ». Là aussi, il reste à faire du travail en arithmétique. Alors que l’histoire est gratifiée selon ce sondage de contribuer à la formation des citoyens et de l’esprit critique, l’exemple journalistique est pathétique.