Le premier s’apparente à des intentions de vote qui n’en sont pas. Conçu par CSA et publié par Cnews (propriétés du groupe Bolloré) il annonce que « 66% des Français veulent qu’E. Macron cède sa place » (Cnews, 7 avril 2022). Une fois n’est pas coutume il a été abondamment repris dans la presse qui y voit confirmation de la baisse significative des intentions en faveur du président sortant enregistrée par les autres sondeurs. La notice détaillée, singulièrement rustique, transmise à la commission des sondages ne répond pas à l’ensemble des obligations légales, pourtant loin d’être insurmontables : absence de marge d’erreur (si chère à la commission), aucune mention sur la contrepartie offerte aux répondants (0,5% de non-réponse), indications à l’emporte-pièce, etc.
Le deuxième est d’origine inconnue, si ce n’est qu’il serait le « fruit » de l’intelligence artificielle d’une application pour smartphone appelée Qotmii (très appréciée des partisans d’E. Zemmour). Une tentative beaucoup plus grossière donc. Autant dire (à la différence de celui CSA) qu’il ne remplit aucun des critères que recouvre le terme sondage. Diffusé par les réseaux sociaux et par SMS, à l’attention également de destinataires qui n’avaient rien demandé, il annonce la présence du candidat d’extrême droite au second tour du scrutin. V. Pécresse s’en est émue auprès de la commission des sondages. Associée pour l’occasion à la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle, la commission a gentiment rappelé sur son site que la prudence était de mise face aux « sondages » qui n’en sont pas (cf. communiqué daté du 8 avril 2022) .