Le gouvernement britannique envisagerait de créer un « indice de bonheur » (AFP, 15 novembre 2010). Le Bureau de Statistiques Nationales serait chargé de la difficile tâche de fabriquer le nouvel instrument. D’autres pays comme le Canada et la France envisagent aussi d’utiliser un tel indice pour mesurer un état de la population dont certains diraient qu’il compte plus que tout autre mesure partielle. Ne doutons pas qu’il s’agit non seulement d’évaluer mais de mieux connaître pour agir mieux.
Rude tâche pour nos instituts de statistiques. On peut supposer en effet qu’il s’agit d’un indice complexe intégrant un grand nombre de données et pas seulement un indice de perception comme il en existe sur certains domaines difficiles à évaluer autrement tels que la corruption. D’ailleurs, cet indice existe déjà depuis longtemps. Il est même étonnamment stable puisque chaque année, la proportion de Français qui se considèrent « heureux » tourne autour de 85 %. Pourquoi ne pas se contenter d’un tel chiffre qui par sa stabilité même indique combien les sondages sont fiables ? Quant à Nicolas Sarkozy qui déclarait en 2009 vouloir utiliser le degré de bonheur comme indicateur de croissance, pourquoi ne pas le mettre en avant, plutôt par exemple que son indice de popularité. Impopulaire ? Comment cela serait-il possible alors que presque tous les Français sont heureux ?