Un sondage en ligne Harris Interactive a été repris en boucle sur les medias montrant qu’une grande partie des sondés était favorable à la démission du ministre Eric Woerth à la suite des révélations de l’affaire Bettencourt (RTL, 5 septembre 2010). Aucun commentateur n’a relevé que l’avis de sondés rémunérés comprenant même des mineurs sur cette question n’a aucune espèce d’intérêt et contredit surtout un principe cardinal de la démocratie, à savoir le principe de responsabilité. Un jugement d’opinion inverse n’aurait à cet égard pas plus d’intérêt. Cela en dit long sur la crise morale qui affecte l’esprit public. Sans doute, les commentateurs professionnels – mais où ont-ils cru acquérir quelque compétence pour commenter ? – confondent-ils encore opinion et démocratie au point de reprendre à l’envi le poncif de la démocratie d’opinion. Faute de lire les vieux classiques, ils ont devant les yeux un exemple patent de la contradiction et ne voient rien. Quand il faudrait une conscience morale qui hurle, ce temps n’offre que des pourcentages.
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