Cela deviendra peut-être un beau paradoxe pour les cours de logique sur le modèle de syllogismes célèbres. Nicolas Sarkozy a la haute main sur la sécurité publique en France depuis dix ans comme ministre de l’Intérieur puis comme Président de la République. Il s’est engagé à réduire l’insécurité et on peut penser qu’il y avait intérêt. Au bout de dix ans, on pouvait penser qu’il lui serait difficile de souligner l’insécurité qui serait un aveu d’échec. Ce serait mal connaître le professionnel de la politique qui ne s’embarrasse guère de contradiction. Or voilà qu’un événement dramatique, les tueries répétées d’un islamiste à Toulouse, pose in concreto la question de la sécurité. Si les attentats ont été commis, il y a eu une faille dans l’organisation policière. Il semble même qu’elle ait été béante. Or les sondeurs nous apprennent que Nicolas Sarkozy profiterait de l’événement dans l’opinion. La leçon politique est fondamentale : pour un chef politique sécuritaire, il faut échouer pour réussir.
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