observatoire des sondages

Parlez en toute ignorance...l’Ifop s’occupe du reste !

mercredi 24 juin 2009

Le récent sondage Ifop-Publicis-Consultants, portant sur le nouveau projet de loi relatif à l’ouverture des magasins le dimanche [1], illustre le soin particulier apporté par les instituts de sondage aux questions qu’ils soumettent aux sondés [2]. On sait maintenant que ces instituts fournissent des réponses aux questions qui ne se posent pas, ou pour le dire autrement qu’à la question « peut-on répondre à une question qui ne se pose pas ? » ils répondent : oui [3]. Reste en suspend nombre d’interrogations absurdes comme par exemple : « Peut-on répondre à une question en totale méconnaissance de cause ? » ou « Peut-on répondre en ignorant tout et rester crédible ? ». Pour l’ifop la réponse est : oui ! Surtout si la question porte donc sur le travail dominical et l’ouverture des magasins le dimanche.

Difficile en effet de penser que les personnes interrogées pour ce sondage, les 11 et 12 juin 2009, aient pu répondre en toute connaissance de cause à la principale question qui leur a été posée à savoir...

Un projet de réforme va prochainement être proposé à l’Assemblée nationale. Il réaffirme le principe du repos dominical. Il autorise dans les communes et zones touristiques l’ouverture volontaire des commerces de détail (hors alimentation) et clarifie aussi les dérogations déjà existantes dans
les agglomérations de Paris, Lille et Marseille. Personnellement, êtes-vous favorable ou pas favorable à ce nouveau projet de réforme ?
(voir image ci dessous)

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...alors que la teneur du nouveau texte est encore inconnue (sauf peut-être pour l’Ifop), qu’il n’a bien évidemment pas été présenté aux sondés, et que la discussion à l’Assemblée nationale ne commencera pas avant le 6 juillet 2009. Qu’à cela ne tienne, bien au contraire !

En fait, que la question posée ainsi soit manifestement totalement biaisée importe semble-t-il assez peu à l’Ifop, puisqu’à l’évidence, l’objectif de ce sondage était avant tout de produire un oui majoritaire en faveur du projet, même si un examen à peine plus attentif au reste des réponses du questionnaire permettrait de tempérer très fortement ce bel enthousiasme !

Affaire à suivre !


[1La discussion sur le précédent texte avait été reportée sine die durant le mois de décembre 2008.

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