Les organisateurs ont décrété qu’il fallait environ 40 000 personnes. La police a évalué le rassemblement à 35 à 40 0000 personnes. Il n’en fallait pas plus pour invoquer le “peuple”. Quelques soutiens de François Fillon ont d’ailleurs vu 200 000 personnes. Le syndrome Trump fait des émules. L’Observatoire a envoyé un témoin dans ce rassemblement qui, en toute logique, devrait d’ailleurs être décompté. Non point pour dénombrer mais pour repérer ce que les chiffres ne disent pas. Constat élémentaire : c’est le peuple des seniors qui s’est réuni au Trocadéro. Que de têtes blanches ou grises. Les médias ne semblent guère avoir souligné ce fait. Peur de paraître stigmatiser ?
Il est assurément permis aux seniors d’avoir leurs opinions et même de les manifester dans la rue, signe de bonne santé. Il est aussi permis de s’interroger sur cette mobilisation des retraités dont on a dit qu’elle marquait une radicalisation. Si la foule du Trocadéro avait été soigneusement mise en garde contre les excès [1], les propos proférés confirment bien la violence contenue que le candidat malheureux Alain Juppé a noté ("La justice n’est pas indépendante ce dossier a été monté" ; "je peux vous dire que moi si j’étais élus président de la République tous ces juges...Schtouk !... je leur fouterais un grand coup pied au cul", BFM TV, 6 mars 2017).
Et donc de s’interroger au-delà des péripéties de la lutte électorale qui contribuent sans doute pour partie à la radicalisation de cette partie de la population. Les seniors aisés ont à l’évidence d’autres raisons de se révolter que les délaissés de la mondialisation. Ils ont aussi à l’évidence beaucoup de temps libre pour s’intéresser à la politique. Beau sujet d’enquête.