Les commentaires politiques donnent l’impression d’un théâtre d’illusions. Faut-il être sérieux pour s’interroger sur les effets d’annonce de la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy ? Effet d’annonce quand il n’y a manifestement pas d’annonce ? Tout le monde savait depuis des mois, voire des années, que le président était candidat à sa succession. Les journalistes politiques font-ils semblant ? Il y a ceux qui font semblant sans paraître dupes et ceux sur lesquels on se pose des questions. Et les sondeurs, qui doivent tant à ce candidat, d’essayer de trouver dans les intentions de vote des signes encourageants (Cf. BVA- PQR-RTL-Orange, 17 février 2012 ; l’Ifop-Fiducial-Europe1-Paris Match, 17 février 2012 ; LH2-Yahoo 19 février 2012).
Selon eux, les scores de Nicolas Sarkozy s’établissent au premier tour à 26 % (+0,5 % pour LH2-Yahoo, +1 % pour BVA, et-0,5 % par rapport au précédent sondage de chaque sondeur). Au second tour, Nicolas Sarkozy totalise entre 43 et 45 %, (entre +1 et + 2 % selon les sondeurs).
Pas de quoi commettre une imprudence sauf BVA qui tire de son gain de 1 % une conclusion péremptoire : « cette séquence a bien permis au Président de réduire sensiblement l’écart avec son rival socialiste, surtout au premier tour » (Gaël Sliman, BVA, 17 février 2012).
Belle "séquence" en effet comme les sondeurs le répètent avec un tic langagier qui ne rajoute pas une once de sens. On préfèrerait qu’ils fassent correctement leur travail et par exemple n’enquêtent pas sur des échantillons non représentatifs et sans abstentions, comme c’est pourtant le cas pour les sondages de BVA et l’Ifop effectués par internet, et celui Lh2-Yahoo effectué par téléphone qui distingue quant à lui au sein de son échantillon initial de 967 personnes, celles qui déclarent vouloir voter de celles qui n’ont pas l’intention de le faire, mais sans en donner l’effectif.