La trêve des sondages aura été courte. Les premiers sondages sur les élections législatives viennent d’être publiés [1].
Il est sans doute utile de faire une mise au point puisque les sondeurs ne la feront pas. Ces sondages publient en effet des intentions de vote à l’échelle nationale comme pour l’élection présidentielle alors que les élections législatives ont lieu dans le cadre local des circonscriptions. Les intentions de vote évaluées à partir d’une offre partisane nationale unifiée s’adaptent mal au nouveau scrutin : les candidats sont différents de l’élection présidentielle et différents d’une circonscription à l’autre, sans exclure des candidatures dissidentes ; le second tour peut donner lieu à des triangulaires ; l’enjeu n’est pas une question de majorité de suffrages exprimés mais de députés. Autrement dit, les sondages devraient faire une conversion des intentions en siège. Opération fort délicate le jour même du scrutin tant de faibles écarts peuvent être décisifs et a fortiori impossible plusieurs semaines avant. De là à se priver de sondages…