Il n’est pas si fréquent d’entendre un habitué des médias s’interroger sur la dégradation de la qualité des sondages. C’est pourtant ce que fit Jean Claude Casanova animateur de l’émission « La rumeur du Monde » sur France Culture (21 janvier 2012) [1] :
« Quel est l’état actuel de la réflexion sur...pas la véracité, ce n’est pas que les sondages soient faux, mais j’ai l’impression que au fur et à mesure que les sondages existent, les sondés manipulent les sondages, c’est à dire que les gens qui sont interrogés disent ce qu’ils ont envie de dire enfin autrement dit que la fiabilité scientifique du sondage décroit. C’est une pure impression ? »
Heureusement, le directeur éditorial du journal Le Monde, Gérard Courtois, était là pour démentir :
« Honnêtement, je n’ai pas l’impression qu’il y ait une dégradation ni de la qualité ni de la fiabilité. On va avoir un assez bon test, on démarre avec l’institut Ipsos une enquête autour des comportements des électeurs au fil des semaines, mais à partir non d’un échantillon qui changeait à chaque fois mais à partir d’un panel. C’est à dire qu’on a constitué un panel de 6000 électeurs et on va les interroger jusqu’au bout pour savoir quelles évolutions au fond ils suivent, est-ce qu’ils changent de candidat, est-ce qu’ils bougent et pourquoi ils bougent ? Et les connaissant on pourra les contacter et les interroger donc on aura à chaque fois des verbatims, pour ne rien vous cacher [...] Donc je pense qu’on a, y compris techniquement, maintenant et grâce au Net, grâce à la possibilité d’interroger les gens de cette manière là, des outils, je ne suis pas un spécialiste du sondage, je les observe, j’essaie de les comprendre, mais on a des outils qui sont plus fins qu’ils n’étaient il y a encore une vingtaine d’années ou une dizaine d’années qui permettent d’aller plus dans les, de sonder davantage, les reins et les cœurs ».
Pour résumer : les sondages sont donc fiables puisqu’on en publie et quoique je ne sois pas un spécialiste.