La défiance est un sujet à la mode dans la presse et chez les sondeurs. Après les enquêtes d’Ipsos, d’OpinionWay et de CSA, associés au Cevipof et au Monde, l’IRIS, « think tank » et école privée d’enseignement supérieur, s’est associé à BVA pour s’offrir un publi-rédactionnel dans le Parisien du 22 février 2013 sur le « désenchantement des Français à l’égard de la construction européenne » en guise d’annonce à un colloque intitulé « rapprocher les citoyens et l’Europe ».
Encore la défiance. Crise oblige... A moins que ce ne soit encore et toujours la vieille stratégie du docteur Knock : les gens sont malades, je les guéris.
Et l’on voit bien alors l’utilité d’une enquête limitée à deux questions incertaines sur un échantillon peu représentatif. Il n’y a pourtant apparemment pas de problème pour ces questions simples :
1 - La construction européenne constitue-t-elle pour vous une source d’espoir ou une source de crainte ?
Crainte : 37%
Espoir : 38%
NSP ou ni l’un ni l’autre : 25%
2 - Depuis ces dernières années, comment jugez-vous l’action de l’Union Européenne ?
Efficace : 25%
Pas efficace : 75%
On sait pourtant que l’expression de « construction européenne », figure de style journalistique pour désigner tout ce qui touche à l’Union européenne, ne recouvre pas forcément des réalités ou des représentations similaires et comparables pour tous les sondés. Pour ne rien dire du présupposé qui voudrait que tous les sondés soient capables, en toute connaissance de cause, de répondre à ce type de questions (Cf. Daniel Gaxie [1]).
Autrement dit : La construction européenne ? Est-ce de l’histoire ? Est-ce l’Union Européenne ? L’action de la commission de Bruxelles ? Espoir ou crainte pour qui pour quoi ? Pour le revenu ? Le monde ?
Il reste qu’il faut absolument soigner l’image de l’Europe. Un bon sujet de colloque...