Rentrée scolaire oblige, un sondage CSA-RTL évalue la satisfaction à l’égard de l’enseignement scolaire. L’insatisfaction plutôt puisque 58% des internautes de l’échantillon jugent que « la qualité de l’éducation est insuffisante » (2 septembre 2013).
Q. « Jugez-vous que la qualité de l’éducation en France est ?
Très satisfaisante : 3 %
Assez satisfaisante : 39 %
Peu satisfaisante : 45 %
Très insatisfaisante : 13 %
On comprend que la question porte sur l’enseignement scolaire malgré son sujet explicite – l’éducation dont on accordera qu’elle n’est pas seulement l’affaire de l’école mais des parents – le contexte et les questions suivantes en convainquent. Ainsi exposé comme un référendum, le sondage ne livre pas les motivations des sondés. Si l’on s’en reporte aux corrélations, il faut constater que l’insatisfaction s’accroît avec l’âge, les plus de 65 ans étant les plus insatisfaits et les moins de 35 ans étant plus satisfaits. Autrement dit, on se déclare d’autant plus insatisfait que l’on n’est pas concerné directement (plus d’enfants scolarisés) ou généralement (l’éloignement de sa propre expérience scolaire). La même corrélation se vérifie pour la satisfaction à l’égard des enseignants : moins on a affaire à eux, moins on les apprécie. Dans l’ensemble, la distribution des jugements obéit à un clivage politique puisque l’on est plus insatisfait à droite qu’à gauche, une attitude dépendant évidemment des sympathies générales ou de l’antipathie générale à l’égard des enseignants (fonctionnaires) et à l’égard du pouvoir en place.
Les sondages relatifs à l’enseignement scolaire et l’Education nationale réalisés avant la présidence de François Hollande affichent en règle générale un taux de satisfaction des sondés "sympathisants" de droite plus important (cf. TNS Sofrès-Epiq 12 octobre 2006 ; CSA SNUipp, 26 août 2008, Ifop-Pèlerin, 21 février 2009 ; Lh2-Metro, 7 juin 2010 ; Ifop-Pèlerin, 1 septembre 2011).
Les forums des sites internet confirment (et probablement amplifient) l’importance du clivage droite-gauche sur le sujet. Et donc la relative absence d’intérêt d’un sondage où s’affrontent les sempiternels arguments contre la gauche, Hollande (!), les socialistes, l’Education nationale, les profs et les fonctionnaires d’un côté ; contre la droite de l’autre avec la défense des enseignants et de l’école, la dénonciation du manque de moyens. Faut-il sourire de certains commentaires ? Puisqu’il s’agit d’éducation, on relève un afflux de commentaires qui, sans le vouloir, confirment le jugement de ceux qui la jugent insatisfaisante. Cette démonstration par le fait est si rare que nous en citerons un exemple : « MAIS BIEN SUR !!!On peut mettre tout les moyens que l’on veux. tant que les élèves autant que les profs seront aussi peut éduqué et respectueux et que chacun reste a sa place les résultats ne seront pas la. retour vers une école discipliné chose qui aurait du resté » [1].