observatoire des sondages

Sondages et sciences sociales

lundi 7 décembre 2009

En révélant la diversité des sondages et l’importance des sommes dépensées, la Cour des comptes a confirmé l’addiction de l’hôte de l’Elysée. Pris en faute, les budgets ont été transférés vers le SIG, dépendant de Matignon, mais dirigé par un publicitaire proche du Président. Il n’est pas nécessaire de faire un dessin. S’il est des enseignants qui pourraient se féliciter de cette sondophrénie, ce sont les enseignants de SES (sciences économiques et sociales) qui forment leurs étudiants aux méthodes d’enquêtes scientifiques, sociologiques et statistiques. Ils acquièrent dans cette filière une compétence nécessaire à la maîtrise de ces outils de connaissance de la société et de gestion politique. Comment ne pas s’étonner alors des attaques menées par le gouvernement contre les SES ? Est-il absurde de relier la consommation effrénée de sondages par L’Elysée et la relégation programmée des savoirs sur la société ?

On ne saurait s’abuser : autant le pouvoir aime les sondages autant il déteste la compétence scientifique. Il ne s’agit pas d’apprendre mais de manipuler et on ne manipule jamais mieux que des cerveaux ignorants et dociles. Il faut mettre au même rang le projet de supprimer l’histoire en terminales. Qu’étudiera-t-on dans les lycées ? Du management et du marketing. Avec des études de marché et des sondages bidons. Et un public interdit devant le déluge de chiffres et de pourcentages.

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