Après tout, les pouvoirs ont invoqué les dieux ou le Dieu pendant tant de siècles (certains le font encore) pour se justifier ou justifier leur pouvoir qu’il n’y a pas de mal à faire aujourd’hui la même chose avec une opinion publique qui n’existe pas. Cela serait un jeu si la répétition ne donnait à l’affaire un air de stupidité. Le Journal du Dimanche, quotidien récréatif du week-end continue de publier les sondages ridicules de l’Ifop (2 novembre 2013). Dernier en date, les Français veulent que François Hollande change tout. On s’en serait douté. Les adversaires étant interrogés, veulent sans doute changer Hollande lui-même, les partisans déçus attendant des changement de méthode ou de personnel ou des deux. Après tout la performance n’est pas si brillante et ce sondage donne l’impression d’enfoncer une porte ouverte. A moins qu’il ne s’agisse de perpétuer l’entreprise de déstabilisation. Ces « enquêtes » mettent en question de manière manifeste la méthodologie des sondages et l’intelligence de ceux qui les commettent. Un chiffre est en effet intéressant : il est 15 % de sondés qui jugent que rien ne doit changer. Mais qui sont donc ces gens qui ont pris la peine de répondre à un enquêteur par téléphone sans avoir de doléances ni de mauvaise humeur à exhaler ? Manière de signaler que ceux qui répondent le font pour exprimer un désir de changement quelconque. Sinon, on se range dans les refus de réponse qui sont l’essentiel de l’enquête par téléphone. Au fait, combien l’Ifop a-t-il passé d’appels pour obtenir ces 1009 réponses. 13 000 ? 15 000 ? Manière de dire que ces sondages ne sont pas représentatifs car il ne suffit pas d’utiliser la méthode des quotas. Le chemin est long pour convaincre les médias de la non représentativité de la plupart des enquêtes d’opinion. Dieu est nécessaire.
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