L’attitude de la commission des sondages est, si était encore possible, de plus en plus « problématique ». La violation incontestable et incontestée de la loi de 1977 par un ex-journaliste sportif devenu animateur télé sur Cnews [1] a fait réagir l’autorité de contrôle d’une manière qui ne manque pas une fois encore d’interroger. La voici :
« Pour l’ensemble de ces raisons, la commission des sondages appelle l’attention de chacun sur la prudence qu’il convient d’adopter à la lecture de certains médias et rappelle qu’il peut être utile de vérifier les estimations directement sur le site des instituts de sondages ou sur celui de la commission » (pour l’ensemble des griefs cf. photo d’écran ci-dessus). Les propos de Pascal Praud figurent en note de bas de page [2].
Un appel à la prudence en cas violation de la loi, en lieu et place d’une saisine du Procureur de la République, qui fait partie des attributions légale de la commission ?
Un appel à la prudence, sous la forme d’un simple signalement à l’attention du public, sur un son seul site internet. Pas même un communiqué de presse adressé au minimum à l’AFP, et aux « grands » médias ? Et Cnews ?
Pourquoi tant de laxisme ? Pourquoi tant de liberté avec la loi ?
[1] La chaine n’avait guère apprécié une demande du Conseil supérieur de l’audiovisuel relative à son chroniqueur « vedette » Eric Zemmour. Son comportement laissant présager sa candidature à la présidentielle de 2021 son temps de parole devait être décompté, afin de « veiller aux équilibre des temps de parole des personnalités qui concourent au débat et à la vie politique nationale » mission confiée à Conseil par la loi de 1986, dixit son président (AFP, 13 septembre). Résultat Eric Zemmour n’a plus « table ouverte » sur Cnews.
[2] Pascal Praud : les sondages.Le sondage Harris, le mercredi, il arrive. Rien ne change. Là, c’est figé. C’est très intéressant parce que c’est figé et si c’est figé comme ça, ça va poser peut-être problème pour la droite. Pourquoi ? Parce qu’elle est complètement émiettée.Emmanuel Macron : 23 %. Hypothèse avec Xavier Bertrand. Vous avez Éric Zemmour qui est à 17. Donc, il ne bouge pas. Marine Le Pen qui ne tombe plus mais qui n’augmente plus.Xavier Bertrand : 14.Valérie Pécresse serait à 10 % d’ailleurs.Jean-Luc Mélenchon serait à 10.Michel Barnier serait à 8 dans cette hypothèse.Et on s’aperçoit que Zemmour + Le Pen, cela fait quand même 33 points. Trente-trois points, c’est au-delà de ce que faisait Nicolas Sarkozy en 2007, lors du premier tour.Je sais bien que les votes ne s’agrègent pas forcément, mais quand même ! La droite nationale, la droite conservatrice pèserait en France 33 points.Et vous ajoutez Xavier Bertrand, qui est quand même de droite. Vous pourriez mettre également Dupont-Aignan.
Cette droite de Xavier Bertrand à Marine Le Pen, alors, on peut considérer qu’il y a une possible réunion des droites, même si c’est très compliqué forcément d’imaginer ça. Cette droite-là, elle pèse, je ne sais pas, 47-48 aujourd’hui et la gauche est en miettes ! Anne Hidalgo, c’est 5 %. Là c’est Yannick Jadot qui est à 5 %. Oui, alors il n’est pas bon d’ailleurs : Yannick Jadot est à 8 et pas à 5 comme vous le voyez là.Anne Hidalgo est à 5 %. Anne Hidalgo c’est un drame absolu. Et c’est normal parce que ce qu’elle dit … Tout cela est normal, ce qu’elle dit est inintéressant. Ses propositions sont farfelues, elle a parlé à Lille. Vraiment, j’ai écouté pendant une heure, mais – je l’ai dit, je crois, avant-hier – les gens découvrent qui est Anne Hidalgo. C’est que ce n’est rien. Politiquement, culturellement, il n’y a rien. C’est le vide, dans son discours en tout cas. Donc, les gens découvrent ça et disent …