Commission des sondages
Créée en France par la loi du 19 juillet 1977, la commission des sondages contrôle les sondages ayant « un rapport avec les élections ». La formule est assez vague. Ce contrôle public répondait à l’inquiétude des parlementaires de la majorité sur d’éventuelles manipulations de sondages à la veille d’élection alors que les sondages annonçaient la prochaine victoire de la gauche. La partie la plus discutée du dispositif légal concernait d’ailleurs l’interdiction de publier (et non de faire) des sondages dans la semaine précédent le scrutin. Ce compromis entre les préoccupations politiques et marchandes fut d’ailleurs amendé par la réduction de cette interdiction à 48 heures en 2002. La raison conjoncturelle d’encadrement légal participait plus généralement aux interrogations sur l’influence des sondages sur le vote. Bien des sondeurs y virent une intrusion parfaitement illégitime de l’Etat dans leur activité dénonçant une « loi scélérate ». Le propos est d’autant plus excessif que la commission n’a jamais exercé qu’un contrôle strictement technique sur les statistiques à partir des données présentées par les entreprises de sondage. Sa composition était d’ailleurs pour l’essentiel composée de hauts fonctionnaires et de seulement deux spécialistes des sondages. Son président expliquait d’ailleurs en 2003 que la commission n’avait pas vocation à compliquer la tâche des sondeurs. Il y eut peu de critiques et jamais de sanctions. La commission a cependant tendu à élargir son contrôle en même temps qu’était élargi la « définition électorale » des sondages.++++
Corrections
Les corrections souvent appelés de « pondérations » pour gommer le caractère approximatif de l’opération, sont effectuées sur les résultats bruts des sondages électoraux pour parvenir à des chiffres les plus proches possibles des résultats électoraux (réels). Elles concernent donc les sondages politiques portant sur les votes (sondages sur les intentions de vote ou sorties des urnes). Ces corrections sont calculées à partir de l’écart entre les déclarations des votes antérieurs des sondés et les votes réels. Ainsi, certains votes sont plus ou moins fortement sous ou sur-déclarés, les premiers étant les choix les moins légitimes comme les votes d’extrême droite, les seconds les préférences les moins compromettantes et les plus modérées. Les clefs de correction sont effectuées en fonction des écarts mathématiquement constatés mais aussi selon des considérations plus intuitives. Les doutes sur la fiabilité des sondages portent largement sur cette opération qui permet une approximation plus ou moins grande entre sondages sur les intentions de vote et résultats réels. C’est largement sur ce point entouré de secret que porte la question canonique : les sondages se sont-ils trompés ? La dimension commerciale est bien plus importante que l’apport à la connaissance du vote puisqu’il suffit d’attendre pour avoir le résultat.