observatoire des sondages

DSK « président » : une sélection BVA, Absoluce, Les Echos, France-Info.

jeudi 3 mars 2011

Après son passage à Paris pour une réunion du G20, le directeur du FMI est reparti vers d’autres cieux. Par contre le travail de promotion de ses agents publicitaires continue. Côté sondeur, BVA s’est chargé d’entretenir la notoriété de DSK avec l’appui d’Absoluce, société regroupant des cabinets d’experts comptables, d’audit et de conseil, du quotidien Les Echos et de France Info (2 mars 2011). Comme il s’agit de publicité, la rigueur méthodologique n’est pas un critère.

L’important réside dans la production et la publication de ces quelques chiffres : 48% des Français considèrent DSK comme le candidat socialiste le plus crédible (Martine Aubry 17% ; François Hollande 17%, Ségolène Royal 7%). 70% le jugent comme le plus crédible pour réduire la dette et les déficits (Martine Aubry 7% ; François Hollande 10%, Ségolène Royal 3%), 69% pour améliorer l’image de la France (Martine Aubry 7% ; François Hollande 10%, Ségolène Royal 3%), loin donc devant les autres personnalités socialistes.

- Peu importe pour BVA, Absoluce, Les Echos et France Info, qu’il s’agisse d’un sondage par internet dont les biais sont maintenant connus (sondés rémunérés, échantillon non représentatif, etc.), qu’une proposition de loi votée à l’unanimité par le Sénat veut interdire. On en profite encore.

- Peu importe qu’aucune des personnalités soumises à l’assentiment des internautes sondés, et non des Français faut-il le rappeler, ne soit pour l’heure candidate à l’élection présidentielle de 2012.

- Peu importe que ce sondage interroge également des partisans de la majorité présidentielle (et même des mineurs de 15 ans et plus) qui leur permet de choisir leur adversaire. En l’espèce, la personnalité de gauche le plus proche d’eux ou encore la moins à gauche (cf. le théorème de l’électeur médian).

Il s’agit seulement de promouvoir le produit DSK. Pauvre conception de la politique et du débat démocratique. Laissons le mot de la fin à un abonné du journal Le Monde : « à ceux de 15-16 ans le sondeur leur a-t-il expliqué que DSK n’était pas le dernier modèle d’une console de jeux ? » (lemonde.fr, 2 mars 2011).

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