La discrète commission des sondages vient d’adresser au quotidien Le Monde une observation sur la publication d’un sondage CSA sur les intentions vote à la présidentielle des jeunes de 18-24 ans en faveur du Front national cf. (Jeunes en vagues) :
« Dans son édition datée du 9 avril 2012, Le Monde a publié un sondage réalisé par l’institut CSA relatif au vote des jeunes à l’élection présidentielle. Ce sondage n’appelle aucune critique quant à la méthode retenue et au caractère significatif des résultats établis par l’institut. En revanche, les modalités de sa publication appellent les observations suivantes. S’il n’est pas interdit, à l’occasion de la publication d’un sondage, de faire état de résultats portant sur un sous-échantillon représentatif d’une population particulière, cette publication doit obligatoirement s’accompagner de l’indication de l’effectif de ce sous-échantillon. En l’espèce, le sous-échantillon des »jeunes 18-24 ans« comportait moins de 200 personnes, et cette indication faisait défaut. Eu égard, notamment, à la faiblesse de cet effectif et aux marges d’incertitude qui affectent par voie de conséquence les résultats obtenus, la commission des sondages rappelle qu’ils doivent être interprétés avec une grande prudence. La présentation qu’en a faite Le Monde n’a pas respecté cette règle de prudence ». (Le Monde, 17 avril 2012).
Si la commission est généralement discrète, la publication de son observation l’a été tout autant puisque le quotidien l’a reléguée dans un tout petit coin du journal. La loi de 1977 (article 9 et 11) prévoyait un espace pour la mise au point équivalent à celui de la faute incriminée. En la matière, on part de si loin...