Nouvelle innovation de sondeur : une enquête en plusieurs vagues sur les jeunes de 18 à 24 ans [1]. Dans un échantillon représentatif, on ne dispose pas d’un sous-échantillon de jeunes suffisant pour le considérer comme représentatif. Selon les lois de représentativité, on sait qu’il faut pour chaque sous-échantillon autant de personnes que pour tout l’échantillon. Autrement dit, pour avoir un échantillon représentatif de jeunes, il en faut environ 1000 selon les normes actuellement reconnues. Qu’à cela ne tienne. On va donc prendre plusieurs sondages successifs et ajouter les sous échantillons de la tranche 18-24 ans. Premier problème : le sondage n’est plus cet instantané auquel prétendent les sondeurs, puisqu’il faut plusieurs semaines pour disposer de l’effectif jugé suffisant. Deuxième problème : quel est cet effectif ? Sur trois vagues, on peut supposer que les sondeurs se contentent de 600 jeunes environ. Mais nous ne le saurons pas car la fiche technique de ce sondage, en fait de ces morceaux de sondage accumulés, n’est pas publiée. Infraction manifeste à la loi de 1977. Que fait la commission des sondages ? Quant aux résultats affichés. les sondeurs refont le « coup Marine Le Pen » en tête comme cela avait été fait avec un réel succès médiatique et commercial en mars 2011 par Harris Interactive. Qui pourrait encore contester le constat d’une dégradation de la qualité de sondages ?
Jeunes en vague
vendredi 13 avril 2012
[1] Réalisée par CSA du 12 au 28 mars, Le Monde 9 avril 2012.