S’il en est de plus dangereux, les stéréotypes sur la sexualité font aussi la pitance des sondages. Comme les stéréotypes racistes ou nationaux, ils les entretiennent. Un sondage sur l’infidélité décerne à l’Italie et à la France les titres de « championnes d’Europe » (Cf. sondage en ligne IFOP-Gleeden [1], cf. Ouest-France, 27 février 2014). 55% de sondés français (32% de sondées françaises) déclarent leur infidélité conjugale (comme les sondés italiens), contre 46% des sondés allemands et 42% des sondés britanniques).
Si comme l’affirme le sondeur « le cliché du mâle latin plus volage que sa femme est tenace mais bien réel », est-ce encore un cliché ? La preuve : « Hollande et Berlusconi, connus maintenant sur ce plan-là au niveau international, représentent finalement plutôt bien leurs nations respectives » [2]. En somme, la représentativité politique rejoint la représentativité statistique. Quant aux Allemandes et aux Britanniques, la « culture protestante », contrairement à la « culture latine et catholique », les protègerait mieux de l’infidélité de leur compagnon (Ifop-focus, mars 201, n° 105). S’il s’agit de cultures...
Inutile de dire que les réponses seraient très différentes si le sondage était effectué non en ligne mais par téléphone et a fortiori en face-à-face.