Quelques jours après la publication des deux enquêtes en ligne Harris Interactive plaçant Marine Le Pen en tête des intentions de vote, l’Ifop et CSA ont réalisé deux « sondages » sur la future présidentielle (France soir, 11 mars 2011 ; La Dépêche du Midi, 12 mars 2011). Contrairement aux chiffres de Harris Interactive, Dominique Strauss Kahn arrive en tête devant Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Pour l’enquête par téléphone de CSA, DSK serait la seule personnalité à gauche (30%) à accéder au 2e tour face à Marine Le Pen (21%), Nicolas Sarkozy (19%) étant éliminé, alors que pour l’enquête en ligne de l’Ifop, non seulement DSK (29%) mais Martine Aubry (24%) et François Hollande (23%) accèdent au 2 ème tour, face au président sortant (24% [1]) et non Marine Le Pen (22% [2]). En invoquant comme Libération la « volatilité de l’opinion » (11 mars 2011), les commentateurs font comme si ces chiffres avaient une valeur. Ce n’est pas le cas statistiquement puisque les écarts sont à l’intérieur des marges d’erreur et encore moins méthodologiquement quand l’enquête a été effectuée auprès des internautes. Quand les commentateurs comprendront-ils qu’ils commentent des supercheries ?
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