observatoire des sondages

Le parrain

mercredi 8 février 2012

On n’avait pas épuisé l’inventaire des effets politiques des sondages. Ils servent aujourd’hui à faire pression sur les élus habilités à parrainer les candidatures. Depuis l’adoption d’une loi organique en date du 18 juin 1976, il faut disposer on le sait de 500 signatures, au lieu des 100 exigées jusqu’alors [1], pour être candidat à l’élection présidentielle. Le camp du président sortant est si mal en point qu’il vient de trouver une nouvelle ficelle pour tenter un « sauvetage » en montrant le danger que ferait peser une candidature du Front national sur sa réélection, et implicitement sur la droite. D’où la publication de push polls pour dissuader d’éventuels parrains [2]. La publicité des parrainages constitue une condition supplémentaire. On comprend mieux l’intervention d’un candidat non candidat, Nicolas Sarkozy, qui a manifesté son opposition à l’anonymat des parrainages, contraire selon lui à l’esprit des institutions (AFP, 7 février 2012).


[1Chiffre fixé en 1962 lors de l’instauration du suffrage universel pour l’élection présidentielle.

Lire aussi

  • Présidentielle 2027 : une obsession « hors-sol »

    11 juillet 2023

    Les sondeurs, leurs commanditaires officiels, officieux, nombre de journalistes politiques n’ont toujours pas compris - ou font toujours semblant de ne pas comprendre - que ce n’est pas parce que (...)

  • Décivilisation : La surenchère du Point

    21 juin 2023

    Une pensée d’un auteur devenu classique (Norbert Elias) recyclée en slogan de communicant par un sondeur (Jérôme Fourquet) qui a « découvert » à partir de sondages les divisions françaises. Cela plaît (...)

  • Sondages sur parole

    10 juin 2023

    On imaginait qu’il fallait croire les chiffres des sondages. Peut-être une situation dépassée si on en juge par le journal Le Monde qui consacrait sa une du 5 juin à « La stratégie de Macron pour (...)