Sous le titre, « Ô sondeur, emporte-moi », le journaliste et auteur satirique italien Enzo Costa, a publié jeudi 28 avril 2011, dans le supplément génois du journal La Repubblica (« Il Lavoro », p. 1) [1], un billet d’humeur critique et ironique à l’égard des sondages électoraux achetés par la classe politique italienne. « Et toi, pour quel sondage es-tu ? » se demande l’auteur avant de faire référence aux ridicules estimations de votes pour les prochaines élections municipales à Gênes, qui auront lieu l’année prochaine. Ces sondages étant à chaque fois achetés et commandés par les différents partis pour accroître leur influence médiatique, jusqu’à faire dire aux citoyens italiens n’importe quoi ou jusqu’à penser qu’ils le sont véritablement. « On le sait, poursuit Costa, les sondages ont pris la place des horoscopes, en jouant le même rôle en terme de crédibilité ». Et c’est parce que cet outil est une grave menace pour la démocratie que l’auteur italien conclut son billet ainsi : « Dans l’attente de nouvelles révélations retentissantes (…), je repense au passé politique d’il y a 66 ans : pour décider de libérer Gênes, les partisans ne commandèrent pas un beau sondage à Von Mannheimer ». Alors que la fête de la libération italienne, ce 25 avril 2011, fut un moment privilégié pour revenir sur l’histoire des démocrates antifascistes, il semblerait qu’en Italie, les partis politiques, quant à eux, se plaisent aujourd’hui, à vouloir en effet maintenir les Italiens dans l’ignorance et à les manipuler.
Les partisans italiens commandèrent-ils un sondage pour libérer l’Italie du fascisme ?
vendredi 29 avril 2011
Jérémy Mercier
[1] On peut lire aussi ce texte sur le blog d’Enzo Costa.