observatoire des sondages

Les sondages et la guerre : une parodie démocratique

dimanche 8 septembre 2013

Un président de la République qui déclare qu’il ne tiendra aucun compte des sondages, on a du mal à le croire, mais bravo.

François Hollande a refusé de lier sa décision d’engager l’armée française dans le conflit syrien, motivée exclusivement par le recours aux armes chimiques par l’armée syrienne, aux résultats des sondages d’opinion (cf. Le Figaro, 7 septembre 2013).

D’autres en tout cas semblent imperméables. Le président de la République a déclenché la colère de non interventionnistes qui se réclamaient de sondages insignifiants voire contradictoires [1]. S’ils disaient l’inverse, ils n’auraient sans doute pas de mots assez durs pour les critiquer.

Quoi que ces sondages disent, est-il exact d’invoquer la démocratie en la confondant avec les sondages ? De nombreux internautes mais aussi des journalistes oublient toute raison en croyant que des sujets aussi graves que la guerre se jugent devant un écran d’ordinateur à la demande de sondeurs, qui s’en servent comme outil promotionnel pour leurs sociétés. Peut-on tenir les interrogations rapides, approximatives et lucratives sur tous les sujets comme une manifestation démocratique ou une parodie dont on peut craindre que nul ne sorte vainqueur ? A commencer par ces « Français », que les journalistes et les sondeurs persistent à confondre avec des sondés si différents de ce que devait être l’exercice de la raison par les citoyens d’une véritable démocratie.


[1À propos des sondages Ifop-Le Figaro du 28 août 2013, et BVA-I>Télé-Le Parisien du 31 août 2013, cf. Intervention en Syrie : accord ou désaccord ?

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