Les sondeurs auraient-ils été inspirés par les réducteurs de tête dans leur propension actuelle à réduire la taille de leurs échantillons ?
Dans la vague 3 du baromètre des primaires d’OpinionWay (LCI, Le Figaro, Fiducial, 18 juin 2011), les intentions de vote pour Martine Aubry des sondés "sympathisants de gauche" d’un échantillon de 1334 personnes progressent de 6%. Celles de François Hollande régressent de 6%. Aucune chance que l’attention des commentateurs soit retenue par le fait que seulement 19% se déclarent certaines d’aller voter, soit 253 personnes. Un peu gêné par cette faiblesse mais pas assez pour renoncer à publier, Opinionway prend ses précautions : « Compte tenu de la faiblesse des effectifs, les résultats auprès des « électeurs potentiels » (personnes qui déclarent être certaines d’aller voter lors de ces primaires) ne doivent pas être considérés comme une intention de vote autonome mais comme les résultats de l’enquête auprès d’une sous catégorie de l’échantillon total ». Tout est clair.
Le baromètre Viavoice (Libération, 19 juin 2011) annonce que Nicolas Hulot est le candidat écologiste préféré pour 52% des sondés sur un total de 1005 contre 26% pour Eva Joly. La plupart d’entre eux ne voteront ni pour lui, ni pour elle, de toute façon. Il arrive en tête des « sympathisants de Verts » (63% contre 28 pour Eva Joly). Soit 133 personnes.
On ne devrait pas s’étonner de cette propension à la réduction. Après tout, n’est-ce pas le principe même de la représentativité ? Les sondeurs croient-ils améliorer encore leurs performances ?